Dans les civilisations antiques (mésopotamiennes, égyptiennes, babyloniennes), sculptures et sarcophages affichent sourires et visages sereins. Ceux-ci vont disparaître progressivement dans l’art occidental.
En effet, la bouche va porter le poids d’un nouveau symbole : celui du péché originel (Ève croquant le fruit défendu). L’avènement du christianisme et le rejet de toute représentation décadente mettront en évidence des visages aux rictus figés et aux mines grises, contrastant avec les sourires inspirés et béats de madones, enfant Jésus, angelots et saints.
Avec la Renaissance, Princes et Mécènes commanderont portraits et sculptures à leur effigie. De légers sourires s’afficheront à nouveaux, mais point trop ! Avec des soins dentaires rudimentaires, il ne faut surtout pas montrer ses dents ! Seuls paysans attablés dans des tavernes, buvant et riant à gorge déployées et enfants aux dents de lait naissantes souriant fraîchement osent être représentés. A cette époque, sourire à pleines dents c’est surtout afficher une dentition désastreuse.
Avec la Révolution et l’utilisation de la porcelaine dans la pratique dentaire, les sourires vont se décrisper progressivement.
Au Siècle des Lumières, un sentiment d’émancipation et de plus grande liberté verront naître des portraits avantageux de rois et notables ainsi que des tableaux prenant bals et déjeuners sur l’herbe comme sujets.Ce mouvement se développera encore jusqu’aux impressionnistes.
Le Pop Art fera exploser les sourires grâce notamment à Andy Warhol et la bouche de Marilyn Monroe. Mais ils cachent une critique acerbe du consumérisme ambiant.
Aujourd’hui, le sourire s’exprime et s’impose dans tous les arts visuels et même virtuels. Ils portent un message positif de santé, de bonheur, de jeunesse et de réussite. C’est une politesse et un mode de communication. Il rend heureux celui qui le donne autant que celui qui le reçoit. Il connecte les gens entre eux !